En vérité, il a toujours des choses qui rendent notre existence futile, sans importance. Puis, il y en a d'autres, qui la rendent de plus en plus magique, où les souvenirs sont de vraies perles d'amour et de joies. Assise là, sur son lit, Galadriel avait les mains serrées entre elles, et regardait devant elle, le regard complètement vide. C'est à croire qu'elle ne pensait à rien et que la jeune fille était complètement perdue dans ses pensées. C'était donc le cas. En vérité, elle rêvait uniquement d'une chose : rentrer chez elle. Dans ces moments là, elle remettait dans cesse sa vie actuelle en question. La question qu'elle se posait à ce moment précis était la suivante : pourquoi elle ? Enfin, surtout, pourquoi l'amour ? Pourquoi ressentons-nous de telles choses ? Se frottant les mains, Galadriel soupira d'agacement. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en pensant à son regard, à ses yeux divins et puissants, qui souvent, l'a rendait complètement hors de contrôle. Elle aimait mettre sa main sans les cheveux du jeune sorcier, puis les frotter pour l'embêter. L'amour, c'était beau ainsi. Ils avaient de beaux souvenirs ensembles. Des sorties nocturnes, pas forcément très très autorisées ni très intelligentes, des querelles stupides qui les faisaient rire. C'est comme ça qu'elle était devenue cette fille complètement niaise. En même temps, c'est sa première histoire d'amour. On pense que tout va bien, que rien ne peut nous arrêter, que l'on est indestructibles. Un rien peut nuire au bonheur si longtemps savouré. Un simple détail, qui gâche toute espérance de vivre cet amour au grand jour. Galadriel baissa la tête quelques secondes. Ce n'était pas simple pour elle. Cette dernière savait très bien que ce problème allait tout simplement tout gâcher, au fur et à mesure du temps et elle refusait cela. Elle savait également que lui aussi en souffrait. Les deux jeunes n'avaient pas décidé de s'aimer ainsi, d'un amour sincère et passionné. Elle ignorait ce que cette relation allait donner. Mais elle s'y plaisait, elle souhaitait que cela dure le plus longtemps possible. L'amour parfois c'est beau, parfois pas. C'est la vie, on ne peut pas choisir le cours des événements.

Galadriel se lève alors, se mets à genoux sur le sol et se mit à tirer quelque chose vers elle en dessous de son lit. Son coffre. Son précieux coffre, qu'elle ne donnerait à personne, et que rares personnes connaissent leur existence. Un cadeau de sa grand-mère maternelle. Elle l'ouvrit, et ainsi, elle put retourner dans d’innombrables souvenirs. Des photos, des babioles, des colliers, des lettres... C'était rempli de choses qui lui rappelaient son enfance, comme son amour pour Asmodeus. Elle sourit. De temps en temps, cela lui plaisait de se replonger ainsi dans sa vie. Elle avait tendance à garder tout et n'importe quoi. Ses vieilles plumes, par exemple. Elle aimait les conserver. C'est idiot, illogique, mais c'est ce qu'était Galadriel : une personne avec ses particularités, comme tout le monde. Elle était loin d’être un cas isolé, chaque personne à une partie de bizarrerie. Se retirant quelques moments de ses pensées, la jeune femme décida d'aller faire un tour. Elle quitta le dortoir, puis se dirigea vers la salle commune de Serdaigle. Elle était l'une des seules Potter à avoir intégré une maison autre que celle de Gryffondor. Elle ne s'en plaignait pas, et d'ailleurs, elle s'y sentait à sa place. Après tout, c'était une très bonne élève, appliquée, et dont l'intelligence se lisait sur ses notes de ces dernières années. La salle commune de Serdaigle était visiblement vide. Tant mieux, la jeune femme allait pouvoir s'y installer confortablement. Se dirigeant vers un fauteuil moelleux aux couleurs bleu et ocre, elle s'y asseye comme une vieille mamie et retourna de nouveau dans son esprit. Galadriel voudrait rentrer, ô oui. Sa famille lui manque, l'univers du manoir lui manque, sa chambre lui manque, ainsi qu'un tas d'autres choses. Mais en y pensant, rentrer aurait pas mal d'inconvénients. Premièrement, elle aimait énormément Poudlard. Oh, ces derniers temps, on ne dirait pas, c'est sûr. Mais lors de sa première année, elle était émerveillée, comme une enfant découvrant un monde nouveau. C'est ce qui lui avait immédiatement plu dans l'immense château. Les tableaux avaient toujours été une source d'amusement pour elle, à l'époque. Encore aujourd'hui, elle esquisse un petit sourire en croisant leurs regards. D'un coup, un gros bruit se fit ressentir dans les escaliers menant à la salle : quelques Serdaigle venaient d'arriver. « Gala, grouille-toi, tu vas rater le match ! L'équipe de Serdaigle va être géniale ! » Encore secouée par cette arrivée en trombe, la Serdaigle repris ses esprits et se leva, rangeant le fauteuil un peu plus loin. « Très bien j'arrive, allez-y. » Elle regagna son dortoir, puis fonça vers son lit : le coffre était toujours dessus. Galadriel avait oublié de le fermer à clé. Regardant une dernière fois avec nostalgie, elle sourit, puis referma le coffre, tout en le remettant sous le lit et en rangeant la clé dans ses affaires. Elle savait que bientôt, elle pourrait continuer de remplir son petit trésor.