Le corps a brûlé, l'esprit a lâché, l'odeur de rouille que tu as mal essuyée te vient au nez. Les gouttes d'eau ont inondées la ruelle mal éclairée. Ils ont étouffés, enfermé dans leur mutisme. Il ne fallait pas dire mot. Garder les lèvres closes. Se cacher ou bien combattre. Vivre ou bien crever. Ils sont vivants, ils sont morts. Leurs corps gisent sur le sol, désarticulés. Ça troue les pupilles. Ça troue le cœur. Tu as envie de vomir, ça fait mal. Tu serres les dents si fort, mais rien ne change.
Et il y a ces sanglots, un peu partout. Ces débris, ces morceaux de pierres. Cette saleté qui torture.
Tu dois choisir, rester ou partir. Tu dois encore choisir. Toujours. La vie est faite de choix que tu as trop souvent écartés. Mais quand la réalité est là, devant nos yeux, vaut-il encore la peine de l'ignorer ? Non. Elle revient toujours. En pensée, en songe. Et elle est plus destructrice encore. C'est à ton tour de t'effondrer. Tu baisses tes armes. Tu laisses glisser ta baguette le long de ton corps. C'est terminé. Mais tu as tout perdu. Elle ne vaut rien cette victoire. Elle représente les cendres et la douleur. Tu veux partir, tu as pris ta décision. Tu ne veux pas suivre les fantômes de ton passé traverser les couloirs brisés. Tu t'es laissé aller. Tes yeux se sont fermés un instant. Tu as pleuré très fort. Et cela a été terminé.



Ils se sont dit au revoir sous une pluie torrentielle et elle les a regardés partir vers un autre chemin que le sien. Cette fois-ci, elle n'a pas pleuré. Elle a ravalé les larmes qui menaçaient de couler et elle a avancé dans ce matin d'été. Elle a pris le bateau pendant longtemps, elle ne saurait pas dire combien de jours se sont écoulés depuis qu'elle a quitté les terres d'Angleterre. Elle n'a pas cherché à les compter, ça lui aurait de nouveau ouvert la plaît. Le soleil a remplacé la pluie. Elle revient chez elle. Le sol Grec ne lui a pas manqué. Elle a appris à vivre sans. De toute façon elle n'a rien ici. Tout semble avoir changé. Les rues sont plus grandes, plus peuplées. Les gens semblent terrorisés, déprimés. La guerre a touché tout le monde. Personne n'a été épargné. Pourtant, l'espoir glisse au rythme du vent. Methystikós a rouvert.


Methystikós est une école de magie ouverte bien avant Poudlard. Elle a été détruite après la guerre Bulgare qui a durée plus de quinze ans et a été remplacée par Durmstrang, en Russie. Les élèves y étant scolarisé ont dû se faire répartir dans les trois écoles ayant ouvert à sa suite : Poudlard, Beauxbâtons et Durmstrang. Malheureusement, lors de la seconde Grande guerre magique internationale, les trois écoles ont été réduites à néant. Les anciennes ruines de Methystikós ont été remaniées afin d’accueillir tous les élèves aptes à reprendre des études. La plupart de ceux-ci étant psychologiquement instables, seule une poignée de personnes torturées ont eu le courage de traverser la mer.