Événement Commun

Le bal de fin d'année... C'est pas à la hauteur des Bals français, mais amusons nous quand même

L'ACTION SE PASSE EN Juin 1943

Dans le miroir c'est une splendide jeune femme qui me fait face. Je ne sais ce qui attire le plus le regard... ses cheveux blonds, ses yeux bleus sombre cachés par un loup en argent ou encore sa somptueuse robe de couleur blanche immaculée parsemée de pierres violettes sur la dentelle de son décolletée. Quand je regarde cette jeune femme j'ai peine à croire qu'elle est considérée comme l'une des filles les plus ouvertes de l'école anglaise. Non, la seule chose que je vois c'est une image de pureté, une sorte d'ange aux yeux sombre. Une femme de la haute société, qui respire l'élégance et inspire plus de respect que d'ordinaire. Oui, je suis bien différente ce soir, cela risque d'étonner certaines personnes qui pensent sûrement que je vais mettre une robe vulgaire, qui ne laisse aucune imagination. Ils vont être surpris, s'ils peuvent me reconnaître... Dans cette robe, la seule parcelle de peau qu'ils verront ce sont mes bras, ma nuque et ce que laisse entrevoir la dentelle qui cache mon dos et le haut de ma gorge. Oui, je suis superbe et j'espère que mon cavalier va apprécier...

C'est avec cette pensée que je descends les escaliers du dortoir des filles pour rejoindre Erèbe. Je le reconnais du premier coup d'oeil, pour la simple raison que son masque est relevé. Il est beau, magnifique habiller ainsi, un vrai dieu grec. Et je ne suis pas la seule à penser cela si j'en crois ce qui se murmure entre la gentes masculine. Sous les feux de la salle commune de Serpentard, je m'arrête à la dernière marche attendant qu'il vienne me chercher. Après des salutations officielles à la Française, nous nous dirigeons vers la grande salle de Poudlard.

"Je suis impressionnée par ta tenue Erèbe... Je pense que je vais faire des jalouses ce soir. Tu me donnes envie de te dévorer..."

Parlant en Français pour plus d'intimité, je le dévore effectivement des yeux. Il a changé en deux ans, devenu plus beau qu'avant, ce qui est un vrai miracle en connaissant sa beauté déjà peu commune. Si nous n'étions pas amis depuis des décennies, je pense que je l'aurais pris dans un coin sombre pour le détailler... En toute intimitée. Erèbe, le seul homme à la beauté ensorcelante qui n'est pas allé dans mon lit. Trop de respect entre nous sûrement, cela ne change pas que c'est dommage. Et puis ne sait-on jamais...

La salle de Bal est superbe... Mais elle n'a pas le charme de notre ancienne école. Déjà, la salle de bal à Beauxbâton est une pièce à part entière et non une salle transformée et puis... Enfin, nous sommes en Angleterre. Mon regard se promène sur les différentes personnes qui sont présentes dans la salle. Certains couples me surprends, d'autres sont évident, même si je n'en reconnais pas beaucoup, à cause de tout ces masques. Je ne peux continuer mes investigations, car la musique commence. Je me tourne vers mon superbe cavalier, lui murmurant à l'oreille toujours en français

"Et si nous montrions à ces Anglais ce que veut dire danser en France ? Ils auraient besoin d'une petite leçon d'élégance, tu ne trouves pas ? Erèbe..."

Un baiser à la commissure de ses lèvres, un sourire amusé sur les miennes, alors que je ne quitte pas ses yeux aussi bleu que la mer méditerranée.

Événement Commun

« Et après tout, qu'est-ce qu'un mensonge ? La vérité sous le masque... »

L'ACTION SE PASSE EN Juin 1943

Pas facile de venir tout droit d'être un exilé politique dans un pays que l'on ne connait pas. D'autant plus quand celui-ci possède une culture si vaste et différente de celle d'origine. Pour Érèbe, fraîchement arrivé de l'ambassade, les premiers jours à Poudlard ressemblait plus à une acclimatation qu'à de vrais jours de vacances. Il se trouvait perdu au milieu d'un folklore qu'il n'avait jusqu'alors connu qu'au travers des livres de géographie magique.
Heureusement pour lui, il s'adaptait plutôt bien aux coutumes locales comme cette étrange robe de sorcier difforme qui leur servait d'uniforme.  Quelque part, le satin et la soie de Beauxbâtons lui semblaient si loin. Pourtant, s'il savait avoir du cœur, Érèbe abhorrait fondre en mélancolie. Cela ne menait à rien. Il fallait avancer, montrer à tous ces anglais qui le jeune Fabularis était. Coïncidence ou pas, un bal estival était organisé en ce soir de juin 1943. Véritable féru de ce genre de festivités, c'était comme si son chez-lui lui donnait rendez-vous le temps d'une valse en bonne compagnie. L'idée le remplissait de joie bien plus que le jeune hybride pouvait se l'avouer.
C'est donc la coiffure soignée, la tenue de gala enfilée et le masque équipé qu'il se tenait face à l'escalier du dortoir Serpentard. La dernière fois qu'il avait pris soin de lui-même de la sorte remontait tant qu'elle fût impossible à dater. Peut-être était-ce un trait purement maternel, mais il adorait ça. Il leva la tête vers sa cavalière qui descendit lentement les escaliers, majestueuse dans sa robe de soirée. Si ses boucles blondes ne la trahirent pas, sa démarche ne put passer inaperçue. Une véritable française. Quelque part, Érèbe était ravi de l'avoir retrouvé ici, dans la campagne écossaise. Elle était très certainement ce qui se rapprochait le plus d'une amie dans ce château. Ils se connaissaient depuis bien des années désormais. Ils étaient désormais sur le point de partager une énième danse, comme si de rien était.
Les quelques notes mélodieuses - du français, assurément - qui s'échappèrent de ses lèvres fines et rosées. Lorsque sa remarque vint se porter sur son apparence, il sourit simplement. Une fausse pudeur tout à fait appropriée. S'approchant de son oreille avec douceur, il vint lui susurrer :
"Pas sûr qu'elles ne succombent de jalousie à la minute même où tu fouleras le plancher."
Un autre sourire, cette fois complice. Il y avait toujours eu ce rapport si ambigu en apparence. Pourtant, si elle demeurait certainement l'une des filles les plus jolies qu'il lui fut possible de rencontrer - et pour un hybride vélane c'était peu dire -, Louise possédait ce petit quelque chose de tout à fait charmant. Oh, elle n'était pas celle qui dort de bras en bras. Elle était bien plus que ça. Elle était vipère, tout autant qu'il était crotale. Leurs méthodes différaient peut-être mais au fond, ils se ressemblaient bien trop pour que ce ne soit qu'une coïncidence.
Sentir ses rubis audacieux effleurer ses commissures eurent vite fait de fendre son visage d'un rictus net, désormais dissimulé par son masque complet. Suivant son invitation, il descendit avec elle les escaliers magiques (de sacrées bourriques), se pressant un chemin parmi la foule continue qui se dirigeait vers la Grande Salle. Pressé d'y pénétrer, il ouvrit la porte à sa cavalière avant de faire face à l'étonnante décoration qui se tenait là. Difficile d'imaginer les bancs et tables au bois craquant sous des générations et générations de têtes blondes.
Très vite, le jeune sorcier sentit les regards masqués se presser dans leurs directions.
Il adorait ce jeu des masques, où l'on pouvait prétendre être qui l'on voulait bien être le temps d'une soirée, avant que les apparences ne nous rattrapent.
Érèbe prit la main de sa cavalière du bout des doigts, l'emmenant avec grâce jusqu'à milieu de la salle, où les invités attendaient avec hâte l'annonce de la première danse.
"Ouh, je crois bien qu'on nous regarde. Donnons-leur de ce qu'ils attendent alors. Mademoiselle de Lavendière, m'accorderez-vous l'honneur de cette danse ?"
A peine ces mots susurrés, qu'il sentait déjà ce brasier lui parcourir l'échine jusqu'à ses extrémités. Un petit effort supplémentaire et Érèbe parvint à utiliser sa capacité si particulière, son charme de Vélane. Avec ça, il était désormais certain qu'on les remarquerait, quoiqu'il advienne.
Il lui tendit la main, mi-solennel, mi-enjôleur.