Salomon était enfermé dans l'étreinte de cette pimbêche. Qu'est-ce qu'il foutait avec cette pauvre goule? Tu ne pouvais t'empêcher de porter ton regard vers cet amour qui dégoulinait vulgairement. Hey Lulcéria, depuis quand tu en pinces pour Hopkins? Ton cœur loupa un battement alors que ton regard se relevait vers l'instigateur de cette remarque déplacée. Prewett. Evidemment. La haine viscérale que tu éprouvais à son égard pris le dessus sur la honte d'avoir été aussi aisément démasquée. Tu perdais toute contenance face à cet abruti. Cela t'insupportait. Il était le seul à avoir une telle emprise sur toi. Sans que tu ne comprennes trop pourquoi, tu refermais tes points sur sa chemise et l'embrassait, le repoussant vers un placard à balais. Sombre idiote. Tu voulais simplement lui prouver que tu n'en avais rien à foutre de Salomon. Tu voulais lui prouver qu'il ne te connaissait pas aussi bien qu'il ne voulait bien le croire. Tu n'avais jamais éprouvé que de la haine à son égard, mais ce baiser éveillait en toi des sensations nouvelles et contradictoires. Une sensation inexplicable s'emparait délicieusement de ton être alors que ton corps tout entier vibrait. Il répondit au baiser. Plus encore, il venait poser ses mains contre tes hanches pour t'attirer un peu plus à lui. Le souffle court, la respiration haletante, tu finissais par le repousser pour fuir le plus loin possible. Tu avais l'impression que ses lèvres avaient laissées des empreintes indélébiles sur ta peau. Ton regarde scrutait les alentours, veillant à ce que nulle n'ait pu entrapercevoir ce baiser échanger dans un vulgaire placard à balais. Par Merlin. Hey, Lucretia. Orion. Sale morveux. Tu avais sursauté, bien malgré toi. Il te scrutait étrangement, comme s'il parvenait à lire en toi. Tu te raclais la gorge, reprenant un semblant de contenance. Tu reprenais le dessus. Tu reprenais les apparences. Tu redevenais la fille Black que tout le monde connaissait. D'un geste rapide de la main, tu l'envoyait voir ailleurs. Tu ne pris même pas la peine de dire quoi que ce soit. Tu prenais la fuite... une fuite lente. Au loin tu aperçus la face de troll de Prewett sortir du placard. Ton esprit s'embrumait. Tu ne savait plus quoi penser. Tu avais le cœur entre les cuisses ma pauvre fille. Un stupide baiser n'allait quand même pas tout changer... Non. Ce n'était pas de l'amour. Non. L'amour c'est que tu éprouvais pour Salamon. L'amour c'est ce qui te brisait depuis bien trop longtemps. Mais ça... ce n'était pas de l'amour... C'était différent.


Mrs Black. Au vue de vos résultats, je vous conseillerais de suivre le cursus de Médicomagie. Ton cœur explosait de bonheur. Mais cette sensation ne fut que de courte durée. La réalité te rattrapa. C'était un cursus impossible. C'était un cursus que ta famille n'accepterait jamais. Le professeur Slughorn avait toujours le nez fourré dans le parchemin de tes résultats scolaires. Tes doigts se crispaient sur les accoudoirs alors que tu te concevais un sourire de circonstance. Cela aurait été avec plaisir Professeur, mais je pense plutôt m'inscrire en droit et science politique du monde magique. Tu refermais la bouche alors que le vieux directeur de Serpentard te scrutait par dessus ses lunettes. Perplexe. Vous êtes certaine? Euh. Oui. Evidemment, oui. Enfin, si mes résultats me le permettent. Il reposait le parchemin sur son bureau. Il te toisait avec un regard grave et sévère. Tu venais délicatement mordre ta lèvres inférieur. Tu étais pourtant certaine d'avoir réussi à obtenir tes résultats dans toutes les matières relatives à cette orientation. Mrs Black. Avec de tels résultats, vous pouvez vous permettre d'intégrer n'importe quels cursus. Seulement, je ne vous ai jamais imaginé prendre cette voie. Tu haussais vaguement les épaules, essayant de retrouver cette pseudo assurance dont tu avais l'habitude de te parer. C'est pourtant ce que je veux, professeur. Je souhaite diriger le département des mystères. Non. Ca, c'est ce que ta famille souhaitaient pour toi. Cela faisait tellement longtemps que tu suivais leur directive que tu en étais venue à penser que ce qu'ils désiraient, tu le désirais également. Très bien. J'en prend note Mrs Black. Mais vous êtes certaine? Vous avez encore un an avant de vous décider... Je suis on ne peut plus certaine professeur.


S'il te plaît Stanislas. ne fais pas ça. C'est une cruelle erreur. Ce n'est pas ta place. Ce n'est pas ton monde. Tu t'accroches à cet accoutrement grotesque. Tu voudrais le lui arracher. Il a fallu que tu le perdes pour comprendre à quel point ce garçon était important pour toi. Peu importe les mensonges qu'il t'avait servi, il était ton ami, ton meilleur ami. Cela faisait tellement longtemps qu'il se tenait à tes côté, feignant d'être ce qu'il n'était pas, encaissant les insultes réservés à des sorciers impurs, des sorciers comme lui. Tu l'avais repoussé, endoctriné par l'illustre famille à laquelle tu appartenais. Tu t'étais laissé bouffer par cette foutue fierté qui vous caractérisait, vous les Black. Tu avais voulu prouver que tu n'avais pas besoin de lui. Tu l'avais poussé vers une mort certaine. Un engagement sur lequel il ne pourrait pas revenir. Il allait se battre parmi les moldus. Il allait crevé comme un moldu. Il se détachait délicatement de ton étreinte. Il était calme, serein, presque paisible. Tu étais tout le contraire. Tu perdais le contrôle. Tu ne savais pas comment tu pouvais réparer les erreurs que tu avais commises, les erreurs qui l'avaient poussés à cette extrême. Tu n'as jamais voulu le voir, mais c'est mon monde. Prends soin de toi, Lucretia. Il prenait délicatement tes mains dans les siennes pour venir y déposer un baiser. Il avait ce sourire tendre et bienveillant. Ce sourire que tu avais envie de lui arracher. Tu t'agrippais un peu plus à ses mains. S'il te plaît Stanislas. Ne fais pas ça. Reste. C'est de la folie. Le jeune homme se détachait à nouveau de ton étreinte. Au revoir. La rage s'emparait de ton être, se mélangeant à la peur de le perdre. Il s'avançait vers toi et tu le repoussais avec une violence que l'on ne te connaissait pas. PARS. CASSE TOI. VAS-Y !!! SI C'EST CE QUE TU VEUX. BARRES TOI. TU N'ES QU'UN SANG DE BOURBE. Ton cœur se déchirait. Tu prononçais des mots que tu n'avais jamais pensé. Les larmes roulaient grossièrement sur tes joues rougies. Tes poings frappaient contre son torse pour qu'il s'éloigne de toi. Il quittait la pièce, te laissant un dernier regard par dessus son épaule. Ton monde s’effondrait. Que serait la vie sans Stanislas. Quelques secondes passèrent. Le temps que la culpabilité et le remord puissent s'infiltrer en toi et te brouiller les entrailles. Quelques secondes de trop. Tu courus après son ombre... C'est tout ce qu'il restait, une ombre de son passage. Il n'était plus là. Il était partis. Tu te retrouvais seule, au milieu de cette rue bondée. Tu te retrouvais, lamentable, au milieu de cette foule d'inconnu. Tes jambes flanchèrent sous ton poids. Tu t'écroulais sur les pavés de pierres qui ornaient la rue. Son nom mourrait sur tes lèvres. Les cris se transformaient en murmure. Tu l'avais perdu. Tu l'avais perdu et tu ne pouvais t'en prendre qu'à toi même.