septembre 1943.

Des lambeaux, de vêtements, de peaux. Un carnage. Des cris qui trouent les murs. Des pleurs, qui transpercent les cœurs. On a la vue brouillée et la tête qui tourne. Les yeux cherchent un endroit où se raccrocher, pour ne plus voir, pour ne plus jamais voir. Il faut réapprendre à regarder, réapprendre à penser. Oublier le sang caillé, la peau, arrachée. Des mains se tendent, s'attrapent, se cherchent, comme si la délivrance était de serrer l'autre, de sentir sa chaleur contre son corps. Et pourtant, le froid demeure à Poudlard. Et pourtant, la mort plane à Poudlard. Miss Geignarde est morte. On ne veut pas le dire, on ne peut pas le prononcer. Les lèvres ne bougent plus jamais.
On a peur, partout, on a peur. On a peur d'ennemis, d'amis, on a peur de son reflet dans le miroir. On a peur d'un inconscient, d'une identité, une race qui nous est propre. Les esprits ne se calment plus, les cauchemars, torturent, s’immiscent, prennent possession du subconscient sans résistances. Les barrières sont tombées, les masques, enfilés.

Des yeux verts transpercent, observent, se cachent dans la nuit. Un rictus apparaît dans le noir. Il est là, il cherche, il réfléchit, il comprend. Il est là.

« POUDLARD : La chambre des secrets a été ouverte. Simple mythe ou cruelle réalité ? »
Poudlard n'est plus ce qu'il était. En juin dernier, la chambre des secrets a été ouverte. Une élève de serdaigle a été retrouvé morte dans les toilettes du deuxième étage. Les accusations se sont portées vers un élève de cinquième année, Rubeus Hagrid. Tom Jedusor, de deux ans son aîné, aurait aperçu l'accromentule, monstre de la chambre, qu'il nourrissait et cachait dans son dortoir. L'élève, aussitôt renvoyé, n'a cessé de clamer son innocence. Mais tout le monde n'est pas dupe, si certains pensent que Hagrid a bien ouvert la chambre des secrets, d'autres doutes encore et restent sur leurs gardes. On ne peut plus ignorer les signes. Une aura maléfique plane dans le château, et nombreux pensent qu'elle porte un nom : Tom Jedusor.